Eux aussi sont en première ligne : les DRH. Chaque semaine, stiMA le blog leur donne la parole.
« Notre priorité doit être de réparer le lien que le télétravail à 100% a pu abîmer », c’est la conviction d’Audrey Sirand-Pugnet, la DRH du Groupe SATEC (courtier en assurances, 350 collaborateurs)
Maud Aigrain : Dans un contexte encore très instable pour l’organisation du travail, vous mettez en garde contre la tentation de vouloir tout révolutionner…
Audrey Sirand-Pugnet : 2020 a été une année charnière, c'est une évidence, et il y aura, bien sûr, un avant et un après. Mais, selon moi, en 2021, la priorité ne doit pas être de chercher à tout révolutionner. Il faut d’abord réparer ce que la crise sanitaire a peut-être abîmé, à savoir le lien. Celui qui unit les membres d’une même équipe, celui qui les unit à leur manager, celui qui unit l’ensemble des collaborateurs à leur entreprise. Parce que ce lien a pu se distendre, malgré les efforts remarquables que chacun a fait pour le maintenir. Plusieurs mois de confinement total, cela laisse des traces, et nous savons que la crise sanitaire va encore peser sur l’organisation du travail pendant plusieurs mois. Dans ce contexte, il faut garder à l’esprit ce qui demeure réellement l’essentiel : s’assurer du sentiment d’appartenance de nos collaborateurs, remettre au centre la fierté de travailler pour le Groupe SATEC et bien sûr recruter, intégrer, former…
Comment cela se traduit-il concrètement ?
Nous avons deux leviers pour renforcer le lien avec les collaborateurs : le management et la communication. Nous devons plus que jamais soutenir nos managers, parce que nous avons besoin d’eux. En 2020, ils ont été en première ligne et je veux à nouveau les remercier : sans y être préparés, ils ont dû, du jour au lendemain, réussir à garder le contact avec leurs collaborateurs, gérer différemment la charge de travail, tenir compte des contraintes personnelles des uns et des autres… Cette année encore, ils seront des courroies de transmissions absolument essentielles entre l’entreprise et leurs équipes. À nous de les accompagner le mieux possible, en leur proposant des formations, notamment au management à distance, et en leur donnant un maximum d’informations, afin qu’ils soient en mesure de les relayer auprès de leurs équipes. Plus largement, nous communiquons régulièrement auprès de l’ensemble des collaborateurs. Nous publions désormais chaque mois un journal en interne pour expliquer les différentes actions RH. Nous réfléchissons aussi à comment communiquer efficacement sur le Groupe et sa stratégie, en lieu et place du séminaire que nous devions faire avec l’ensemble de nos collaborateurs. Être courtier en assurances, dans le contexte actuel, c’est une mission difficile.
Vos clients sont en effet, en majorité, des entreprises, pour qui les conséquences de la crise sanitaire sont parfois dramatiques. Et dans ce contexte, en effet, on a vu que les relations avec les assureurs avaient été parfois très difficiles.
Nous sommes un intermédiaire : en amont, nous trouvons la meilleure offre au meilleur prix avec les garanties adaptées pour chacun de nos clients. Lors d’un sinistre, notre rôle est de défendre notre client auprès de sa compagnie d’assurance. Je tiens ici à saluer le travail exceptionnel de nos équipes, aussi bien des chargés de clientèle que des gestionnaires. Ils ont été au chevet de nos clients, parfois dans des situations dramatiques, pour les conseiller, les épauler et pour veiller à préserver au mieux leurs intérêts. En 2020, le métier de courtier a, en effet, réellement pris tout son sens. Et nos collaborateurs doivent en avoir conscience : leur présence aux côtés de nos clients sera absolument essentielle cette année encore. C’est sur cette fierté collective que nous voulons retisser le lien qui a pu être abîmé par le travail à distance. C’est d’ailleurs ce qui séduit celles et ceux qui veulent nous rejoindre.
Vous recrutez ?
Nous n’avons finalement jamais vraiment ralenti notre rythme de recrutement. Je dois reconnaitre que j’ai moi-même été surprise que des gens, qui étaient en poste, envisagent une mobilité externe malgré le contexte. Peut-être étaient-ils en quête de sens, justement. Nous avons encore intégré 5 nouveaux collaborateurs début janvier et nous prévoyons d’en recruter une quinzaine sur l’ensemble de l’année. Comme je le disais, c’est aussi à cela que nous devons consacrer une partie de notre énergie : bien recruter et bien intégrer.
On a le sentiment que le plus difficile, ce n’est pas tant de recruter à distance, mais bien d’intégrer les nouveaux collaborateurs.
Je confirme : recruter à distance, sans jamais rencontrer « en vrai » le futur collaborateur, c’est un peu bizarre, mais en vérité, cela se fait très bien. L’intégration est un moment plus délicat à gérer. En temps normal, on n’y prête pas toujours assez attention. Aujourd’hui, il est primordial de s’en préoccuper. Nous avons mis en place un système de parrain-marraine : chaque nouveau collaborateur est accompagné, pendant trois ou quatre mois, par un collaborateur de l’entreprise. Il ne s’agit pas de son manager, ni même de quelqu’un de son équipe, mais de quelqu’un qui connait bien l’entreprise et que l’on a formé pour qu’il joue pleinement ce rôle. C’est un premier lien fort entre la nouvelle recrue et ses collègues. En attendant de pouvoir à nouveau enfin tous nous réunir !
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