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« Un hackathon pour réinventer nos façons de travailler », c’est ce qu’a organisé Roche Diabetes Care France. Pierre-Olivier Martin, DRH de la filiale du groupe Roche créée en 2014 qui compte 175 collaborateurs, nous en parle.
Maud Aigrain : En décembre dernier, vous avez organisé un « hackathon » pour associer les collaborateurs à la réflexion de l’entreprise sur le travail de demain…
Pierre-Olivier Martin : Le défi était le suivant : réussir à maintenir et même à renforcer l’engagement des collaborateurs dans une période pleine d’incertitudes, tout en misant sur l’intelligence collective pour faire naître les meilleures idées. Nous avons donc lancé un projet baptisé « New ways of working », avec l’ambition de réinventer nos façons de travailler. Et nous avons en effet souhaité – parce que c’est dans l’ADN de Roche Diabetes Care France – associer l’ensemble des collaborateurs à cette réflexion.
Concrètement, nous avons d’abord mis en place une plateforme d’idéation, sur laquelle tous les collaborateurs étaient invités à donner leurs idées, à faire des propositions, à imaginer des innovations ou à indiquer quelles initiatives ils aimeraient voir mises en œuvre… 90% des collaborateurs ont participé !
Au total, 44 projets ont été proposés et soumis au vote des salariés. Les 15 et 16 décembre dernier, les porteurs des 12 idées arrivées en tête ont participé à un hackathon pour affiner leur projet avant de le présenter à un jury composé des membres du comité de direction. Les pitchs ont été diffusés en direct auprès de l’ensemble des salariés. Nous avons retenu trois projets à l’issue de ce hackathon. Le premier concerne les espaces de travail et le flex office, le deuxième le partage des talents en interne et le troisième les nouvelles formes de télétravail. Les équipes projets affinent depuis le début de l’année leur proposition. Prochaine étape, elles viendront présenter en Mars leurs projets finalisés en comité de direction puis ils seront implémentés dans la foulée.
Quels ont été les retours des équipes ?
Extrêmement enthousiastes ! Les collaborateurs ont adoré pouvoir être acteurs de la construction de l’avenir de leur entreprise… Donner l’opportunité aux équipes de développer des projets et les tester, cela fait partie d’un esprit start-up que nous cultivons. Nous sommes convaincus que les meilleures idées viennent des équipes. Et quand on leur en donne la liberté, leur force de proposition est formidable ! Un autre exemple d’innovation émanant des équipes : nos commerciaux à distance avaient l’habitude de contacter nos clients – des pharmaciens – par téléphone. Bien avant la crise sanitaire et les confinements, ils ont eu l’idée de développer une plateforme vidéo afin de pouvoir faire des démonstrations produits et avoir des interactions directes avec nos clients. Leur idée a été présentée au comité de direction, qui l’a validée. Quelques mois plus tard, leur solution était déployée !
Cela suppose d’accepter de tester des idées, quitte à ce que cela ne soit pas concluant…
L’innovation autour de l’amélioration de la vie des patients est au cœur de ce que nous sommes. Chaque année, le groupe Roche y consacre 20% de son chiffre d’affaires. C’est le premier investisseur en R&D de toute l’industrie pharmaceutique, et au niveau mondial, le groupe se classe régulièrement dans le Top 5 tous secteurs confondus. Mais, en effet, nous ne limitons pas l’innovation à la recherche et à la santé. Nous l’encourageons à tous les niveaux. La clé, c’est la confiance que nous avons en nos collaborateurs. Et l’agilité ! Être à taille humaine – notre filiale compte 175 collaborateurs - permet à notre filiale d’avoir une organisation très souple et très agile : il n’y a pas de barrières entre les différents services ou les différents départements. Les managers sont très proches de leur équipe et en contact régulier avec leurs homologues. L’équipe de direction est très accessible et nos circuits décisionnels sont courts. Résultat : dès qu’une bonne idée fuse, elle remonte et nous sommes capables de la valider et de modifier rapidement nos organisations si nécessaire pour s’adapter aux besoins des patients et de notre marché.
Pourquoi dites-vous que cet esprit start-up est dans l’ADN de Roche Diabetes Care France ?
C’est lié à notre histoire. Nous sommes une organisation plutôt jeune : Roche Diabetes Care France est née en 2014 quand, face au développement du diabète – on parle aujourd’hui de pandémie chez nous - le groupe Roche a décidé de créer, dans chacun des pays où il était présent, des filiales autonomes dédiées au traitement et à l’accompagnement des patients diabétiques et des professionnels de santé qui les entourent. À l’origine donc, c’est bel et bien une aventure entrepreneuriale que nous avons proposée aux collaborateurs qui nous ont rejoints. Avec l’équipe de Direction et l’équipe RH que j’ai la chance de manager depuis bientôt 7 ans, nous avons construit une culture et une identité d’entreprise fortes, à même d’attirer les talents, d’engager et de fédérer nos équipes. Et c’est notamment cet esprit start-up des débuts que nous voulons préserver et continuer à renforcer.
Cet esprit s’exprime aussi d’ailleurs dans votre stratégie de recrutement…
Stratégie qui se veut disruptive : le secteur de l’industrie pharmaceutique est connu pour être assez conservateur en matière de recrutement. Chez Roche Diabetes Care France, nous avons fait depuis le début le pari inverse : nous avons ouvert nos recrutements à des talents issus d’horizons très divers. Grande consommation, medias, high-tech et même l’armée de terre ! 70% des profils que nous avons recrutés depuis la création de la filiale ne sont pas issus de l’industrie pharmaceutique. Cette diversité fait la richesse de notre organisation et nous amène cette capacité à innover en interne et à penser en dehors du cadre. Tout comme la mixité de nos équipes, pour laquelle nous avons pris des engagements forts.
Lesquels ?
Notre effectif compte au total 65 % de femmes. 56 % de nos managers sont des femmes. 86% des promotions cette année ont concerné des femmes. Et la parité est parfaite au niveau de l’équipe de direction. En août 2020, nous avons signé un nouvel accord d’entreprise en matière d’égalité femmes-hommes. Parmi les décisions que nous avons entérinées : l’allongement du congé paternité à 6 semaines. Cela permet d’une part aux jeunes papas de profiter pleinement de l’arrivée de leur enfant et d’autre part, cela « lisse » l’impact organisationnel de la parentalité sur les femmes et les hommes. Et donc sur leurs carrières. Ça aussi, cela contribue à renforcer l’engagement des collaborateurs. Il est très élevé : 88% des collaborateurs se disent « engagés ou très engagés » et 100% de nos salariés se déclarent « fiers » de travailler pour Roche Diabetes Care France. C’est une vraie fierté pour moi en tant que DRH de voir ces indicateurs qui s’ajoutent à notre certification Top Employer France depuis 5 ans. Le challenge maintenant ? Arriver à maintenir et renforcer cet engagement dans le temps. Notre activité y est évidemment pour beaucoup : lorsque que quelqu’un décide de nous rejoindre, c’est parce qu’il veut contribuer à améliorer la vie des patients, c’est le sens qu’il vient chercher chez nous. Mais ce qui explique un tel niveau d’adhésion, c’est aussi, j’en suis convaincu, notre identité, nos valeurs et notre culture d’entreprise.
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